
Les recherches de Barbara Bessac portent sur l’histoire de la culture matérielle, de l’art et du design en relation avec les arts de la scène et la performance depuis le XIXᵉ siècle. Elle s'intéresse aux mécanismes d'influence entre le décor théâtral et la décoration intérieure.
Elle a publié plusieurs textes dans des revues et des catalogues d'exposition sur l'histoire du décor de théâtre, les intérieurs fictifs et la construction de la domesticité.
Sa thèse, intitulée Le décor vivant. Arts décoratifs et performance, des scènes théâtrales aux intérieurs de Paris et Londres (1851-1908), a été soutenue en octobre 2022.
L'intégralité de ses communications et de ses participations à des événements scientifiques est à retrouver son profil académique en ligne.
Cet article explore comment les intérieurs fictifs créés pour les expositions et les espaces commerciaux autour de 1900 sont issus des pratiques de la scénographie théâtrale. À une époque où le théâtre recherchait un réalisme matériel poussé, ses techniques et ses artisans ont façonné de nouvelles manières de mettre en scène les objets du quotidien, au-delà de la scène : dans les musées, les grands magasins ou d'autres espaces publics. Ces environnements ont mobilisé la charge émotionnelle et narrative des objets domestiques pour créer des atmosphères, évoquer la mémoire et écrire des récits.
Cet article montre comment, à Paris et Londres au XIXᵉ siècle, les femmes jugées « immorales » sont représentées sur scène au sein de décors luxuriants et saturés d’objets. De Le Demi-monde à Les Demi-vierges, l’excès décoratif — associé à la rocaille, à l’Esthétisme ou à l'Art nouveau — devient un signe de transgression sociale, de féminité excessive et d’altérité. Ces intérieurs flamboyants matérialisent à la fois la fascination et la condamnation bourgeoise pour les univers matériels décadents.
Décor de nombreuses comédies de la seconde moitié du XIXᵉ siècle, l’espace domestique s’expose au théâtre grâce à une reconstitution précise d’intérieurs meublés et décorés sur scène. Prenant part au spectacle, l’objet quotidien devient autant réceptacle à signification que placement de produit pour les commerçants qui fournissent les décors. Ces décors réalistes influencent à la fois les goûts du public et nourrissent leurs représentations collectives.
Ce texte, écrit pour le catalogue d'une exposition sur la redécouverte de Byzance entre le XIXᵉ et le XXᵉ siècle, se penche sur la mise en scène de l'univers byzantin sur les planches des théâtres parisiens et londoniens de la période. La reconstitution de cet univers lointain était l'opportunité pour les artistes du décor et du costume de réaliser des tableaux fastueux qui, bien que se voulant fidèles à la réalité historique, étaient traversés par les visions fantasmées d'un empire décadent, opulent et excessif.
Publié à l'occasion d'une exposition sur les origines de l'Art nouveau, cet essai replace le théâtre au centre des premiers développement du mouvement dans les arts décoratifs parisiens. Des affiches d'Alphonse Mucha pour Sarah Bernhardt et Victorien Sardou aux décors modern-style du théâtre de boulevard, l'Art nouveau a prêté son vocabulaire graphique séduisant à la scène qui, en retour, a participé à sa promotion.








